sacrement des malades

  • Mise en ligne : 10/07/2018
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Homélie du Père Patrick Delecluse, aumônier de l'hospitalité

Chers amis pélerins,

Voilà un homme qui est malade depuis très longtemps, 38 ans, presque toute une vie. Il espère être guéri par le ciel puisque le monde ne peut pas le guérir (si le monde l’avait pu il ne serait pas là)… il espère pouvoir se tremper dans la piscine au moment où l’eau bouillonne… Aucun homme ne lui vient en aide pour le PLONGER dans l’eau et il ne peut y aller par lui-même…

Il espère donc follement à chaque fois et à chaque fois il est terriblement déçu… cependant il n’abandonne pas, il persévère dans son attente ! Et c’est dans cette persévérance qu’il va croiser le chemin du Seigneur Jésus.

Jésus lui pose alors cette question « Veux-tu être guéri ? » Retrouver la santé ce n’est pas seulement ne plus être malade, donc de ne plus souffrir, c’est devenir capable de vivre pleinement sa vie. Et la question que Jésus pose finalement c’est « Veux-tu vraiment vivre ? ».

la preuve en est l’ordre qui suit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche ». 

Voilà cet homme guéri, il est invité à prendre sa vie en main. Mais ce n’est pas tout, Jésus lui dit « Te voilà en bonne santé. Ne péche plus, il pourrait t’arriver pire encore ». En d’autres termes le Seigneur lui dit de prendre soin de son âme en évitant le péché car le péché conduit à la mort ce qui serait en effet pire que la maladie. 

Cet Evangile, chers amis, prend tout sons sens dans notre pèlerinage, pour chacun et chacune d’entre nous, nous sommes tous semblables à ce malade de l’Evangile. 

Nous ne sommes pas sprirituellement debout, nous sommes parfois gisants sur le sol.

Nous ne sommes pas spontanément porteurs, il faut qu’on nous porte.

Nous ne sommes pas spontanément marchant car nous sommes encore esclave du péché.

Vous avez remarqué qu’ici, l’homme n’est pas plongé dans l’eau… l’eau qui bouillonne… et qui donne la guérison qu’à une seule personne…

Quelle est donc cette eau qui donne Vie ? Celle que donne Jésus…

 C’est l’eau de la Parole du Christ, la Parole qui donne Vie, qui guérit l’humanité toute entière.

Oui, la Voix du Christ c’est la Voix de Dieu. Tout était neuf pour ce paralysé, usé par le découragement. A travers cet évangile, Comment ne pas faire le lien avec la source, les piscines de Lourdes ?

Ici à Lourdes, nous le savons, Bernadette a entendu cette invitation « Allez à la source boire et vous y lavez » et pour répondre à cette invitation, à cette demande, Bernadette va devoir découvrir et dépasser tous les obstacles qui peuvent l’empêcher d’atteindre cette source.

Bernadette se penche, elle est au plus bas (comme parfois nous aussi, nous sommes au plus bas). Elle va embrasser la terre, découvrir d’abord de la boue, et encore de la boue, avec laquelle elle va se maculer le visage… et ce n’est que peu à peu qu’elle va accéder et découvrir de l’eau ! Eau qui deviendra de plus en plus claire… 

Bernadette nous indique ainsi que chacune, chacun d’entre nous, ici, jeunes ou moins jeunes, malades ou bien portant, que la boue du péché peut toujours s’entrouvrir pour laisser la source jaillir, et que cette source peut même jaillir en plénitude.

Nous voilà invités : d’une part, à chercher, à aller puiser à la source, et d’autre part, invités à devenir à notre tour source pour nos frères. N’ayons pas peur de nous approcher du sacrement de la réconciliation, du pardon, il nous lave du péché… allons à la source qui est Jésus lui-même. Jésus nous sauve par l’onde spirituelle de sa seule et toute puissante Parole.

Ici à la Grotte, demandons à Marie de nous aider à prendre un peu plus la mesure du don qui est nous est fait par le sacrement de l’onction, par la source d’eau vive, le signe du pardon : que nous laissions se déployer ces dons de la même manière dans la relation les uns avec les autres.